Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/218

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sûrement, hélas ! que les nôtres ne vont chez le boulanger. J’ai dit ailleurs quelques mots des objets essentiels de cet enseignement. J’y reviendrai avec beaucoup plus de détails dans une étude spéciale sur l’instruction élémentaire et supérieure. Mais, sans attendre jusque-là, il est une observation que je voudrais présenter. On sait que l’écriture chinoise est idéographique, c’est-à-dire que chacun des signes de cette écriture ne représente pas seulement une lettre comme dans les alphabets phonétiques, ni même un mot, mais une idée. En apprenant à lire ou à écrire, un enfant ne remplit donc pas sa mémoire de mots seulement, mais d’idées qu’il doit expliquer, commenter ou comparer, ce qui ne peut que hâter le développement de son intelligence.

Combien de fois n’ai-je pas été témoin de la stupéfaction d’Européens, plaisantés sur la façon gauche dont ils s’y prenaient dans certaines occasions où i] s’agissait d’œuvres de force ou de combinaison, et redressés par des bambins de dix à douze ans qui leur donnaient de véritables leçons de choses, et montraient une remarquable rectitude de jugement ! Et moi-même, combien de fois ne me suis-je pas surpris, causant très sérieusement avec eux, tout étonné ensuite de la netteté, de la justesse de leurs réponses ou de leurs réflexions ! Eh bien, sans doute, les enseignements de la famille, ses lectures de toutes sortes, les conseils de quinzaine auxquels ils assistent, les inscriptions