Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/224

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est au moins de quatre à cinq cents lieues, pouvait être franchie pour des cas urgents en moins de cinq jours ; par exemple, les Européens résidant à Shanghaï ont été plus d’une fois surpris par des nouvelles de Canton et de Pékin, connues et répandues par les Chinois plusieurs jours avant l’arrivée des navires à vapeur envoyés exprès pour les apporter. Chaque ministère fait le transport de ses dépêches.

Le meilleur ministre, c’est tout le monde, disent les Chinois. Cela semble particulièrement vrai du ministre du commerce. Quand un peuple est nombreux, c’est qu’il est prospère ; s’il est prospère, les affaires sont actives ; et si les affaires sont actives, à quoi bon un ministère du commerce ? Faites donc que le peuple soit nombreux, faites des lois justes, ayez des impôts justes et légers, et quant au reste«, moins vous vous en mêlerez, mieux cela vaudra. Les Chinois n’ont donc pas de ministère du commerce. Les douanes et les statistiques sont du ressort du ministère des finances. Je sais bien ce que l’on ne va pas manquer d’objecter. On dit : Oui, ce système pouvait être bon lorsque la Chine n’avait pas de relations commerciales avec l’étranger ; mais à présent qu’elle a des traités de commerce avec les puissances occidentales, peut-être sentira-t-elle un jour la nécessité d’un ministère spécial. J’ai déjà répondu à cette objection. N’oubliez pas que l’impôt total, réparti sur toute la population, ne représente que trois francs à