Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/225

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peu près par habitant. Est-ce qu’un pays où l’impôt est aussi faible a besoin de traités de commerce ? Quelle concurrence pourrait-il craindre ? Quelles importations redouter, à moins que ce ne soit celle de l’opium ? Quels échanges aurait-il à prohiber ? Les façons de voir du gouvernement chinois ne sont sans doute pas toujours conformes à celles de l’Europe, mais il y a, même en Europe, bien des esprits qui ne sont pas absolument convaincus de l’excellence des théories européennes. Dans certains cas exceptionnels, il interdit la sortie de telle ou telle denrée de première nécessité ; et cela peut, en effet, gêner quelques négociants, quelques spéculateurs ; mais dans tous les cas, ces mesures sont accidentelles, de très courte durée, et elles n’infirment en rien les doctrines générales en matière d’échange. L’Europe a cru devoir imposer des traités de commerce à la Chine, et la Chine, qui professe que les traités de cette nature vont précisément à l’encontre de la liberté, ou bien qu’ils sont inutiles s’ils sont fondés sur les véritables intérêts des peuples, s’est défiée de ces exigences ; puis, forcée d’y souscrire, elle a fait de ces traités des instruments de fisc. On lui reproche d’en abuser quelquefois ; mais que ne lui reproche-t-on pas ? La vérité, c’est qu’avant le commerce occidental et les traités dont il a été la cause, les droits perçus sur les importations étrangères venues de l’Annam, de Siam, etc., étaient en général plus faibles qu’aujourd’hui. Cepen-