Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/237

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je l’ai pu, à la question que vous m’avez posée. Permettez-moi de m’en tenir là. » Ainsi, là encore, c’est-à-dire dans les rapports qui existent entre la population et les finances du gouvernement, les Chinois trouvent la justification de leurs théories sur l’influence du gen, ou du développement de l’humanité : gouvernement riche, propriété concentrée, population rare ; gouvernement pauvre, propriété très divisée, population dense. Et ce qui semble confirmer le raisonnement de mon lettré, c’est que, pressé par des nécessités exceptionnelles et lancé depuis peu par les Européens dans la voie des emprunts, ce n’est que chez les Européens que le gouvernement chinois peut les émettre. En 1868, si mes souvenirs sont exacts, il y en avait eu deux, montant ensemble à 70 ou 80 millions de francs.

Le ministère des rites a plusieurs missions : il représente d’abord essentiellement ce que l’on pourrait appeler le pouvoir spirituel de la civilisation. On cite un temps où il le possédait tout entier. Il en est aujourd’hui dépouillé par les progrès de la civilisation elle-même. Il a dans ses principales attributions les temples du Ciel, de la Terre, du Tonnerre (ou de l’Électricité) et de la Lumière, ainsi que les temples consacrés à la mémoire de Confucius. C’est lui qui en dirige et surveille les solennités. Quant au culte des ancêtres, qui n’est, en définitive, que l’application individuelle des doctrines que ces solennités ont pour but de rappeler, le ministère des rites n’a pas à s’en