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II


Elle est longue, l’histoire des Ouang-Ming-Tse. Elle commence il y a huit cents ans, avec celle du canton ; aussi presque personne n’en ignore les épisodes principaux. On les rappelle dans les grands anniversaires, en même temps qu’on lit les généalogies qui font remonter tous les habitants au couple unique auquel on doit la colonisation du pays. Figurez-vous les généalogies de Juda, au chapitre premier de l’évangile de saint Mathieu. — Nous abrégerons. — Donc, il y a huit cents ans, sous le règne de l’empereur Yuen-Fong, de la dynastie des Song du Nord, un nommé Ouang, du pays de Chu, vint un jour dans la vallée et, la trouvant à son gré, s’y fixa. En ce temps-là l’esprit de Dieu soufflait seul sur les eaux du Ta-Choueï-Khi ; et même le Ta-Choueï-Khi était à peine inventé. Tout porte à croire cependant que ta rivière existait et qu’elle coulait à la même place, mais son lit était encore en partie submergé et elle n’avait pas de nom. Elle gisait inerte ; et si on lui eût dit alors qu’elle sortirait un jour de son lit pour escalader les montagnes et pour se mêler aux ébats de l’homme et à ses travaux, elle eût été bien étonnée. Les plantes et les arbres croissaient çà et là sans ordre et ne donnaient asile qu’aux animaux sauvages. Les montagnes se dénudaient, et, dans leur désespoir, montraient au ciel