Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/285

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le droit qu’ils ont de s’en réclamer ? Comment pourrait-on, à moins de cas graves et urgents, abandonner des parents aux tribunaux des mandarins ? Ce serait un déshonneur. Les mandarins et la loi, dit un proverbe, ne sont pas faits pour les honnêtes gens. — Le proverbe a raison. Et maintenant, dites-moi : les dépenses relatives soit aux cérémonies bouddhiques qui accompagnent presque toujours les funérailles, soit au service religieux que beaucoup de personnes font faire pour le repos de l’esprit des défunts, sont-elles aussi obligatoires que celles du culte des ancêtres ? — Non, à moins qu’elles n’aient été ordonnées par le défunt. Toutefois, il est bien rare que l’on n’y contribue pas quand on le peut. On fait comme tout le monde, pour ne pas se singulariser à propos de choses qui n’en valent pas la peine, et surtout pour ne pas être soupçonné d’avarice. — Mais à la manière dont vous parlez de ces choses-là, il est permis de penser que vous n’êtes point bouddhiste. — Oh ! moi, Si-Lao-Yé, j’ai étudié la doctrine. Je pense comme le Maître[1], qu’il n’y a qu’une chose dont je sois bien certain, c’est que je Vis, et je ne regarde comme véritables et nécessaires que les doctrines qui m’enseignent la Vie. Ma raison se refuse au reste. Et pourtant je ne vous dirais pas la vérité, Si-Lao-Yé, si je vous laissais croire que je suis tout à fait indifférent à une foule de pratiques supersti-

  1. Confucius.