Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/305

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que m’offrait la famille Ouang. Sa fortune, quelle qu’elle fût, ne s’était bien authentiquement, depuis des siècles, formée que sur la très petite propriété et par la très petite culture, puisque les uns ou les autres de cette famille n’avaient jamais possédé plus d’un à deux hectares. Une seule fois ils en avaient réuni neuf, mais le fait avait été accidentel, et alors ils comptaient cinq familles et quarante personnes. Ce point, très important, le récit d’Ouang-Ming-Tse l’avait établi. Ensuite, les paysans avec lesquels le hasard m’avait jusque-là mis en rapport, bien que très polis et très hospitaliers, prévenants même, l’avaient rarement été au même degré que ceux-ci. Enfin, soit que la plus grande intimité qui en était résultée m’eût permis de remarquer chez eux plus de qualités d’esprit et de caractère que chez les autres, soit qu’ils les possédassent à un degré supérieur, ce qui pouvait s’expliquer par l’éducation de leur chef, il est certain qu’il existait entre eux et moi une sympathie telle qu’aucune question de ma part ne leur paraissait banale ou indiscrète. Ils comprenaient parfaitement le but de mon enquête et ils me la rendaient facile. Je résolus donc de la pousser jusqu’au bout. Pour le moment toutefois, ce que j’avais à leur demander ne devait pas dépasser les limites d’une curiosité qui n’avait encore offusqué aucun paysan. Ce qui m’intéressait maintenant, c’était l’industrie à laquelle ils devaient leur prospérité. Or, à ce point de vue, les détails spéciaux