Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/340

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séparées de la terre. Puis, un hectare de navette, entre leurs mains, produit 2,250 kilog. de graines, et, entre les nôtres, à peine 1,400 ou 1,500. En définitive l’avantage leur reste, puisqu’ils extraient d’un hectare 100 kilog. d’huile de plus que nous. On répète souvent que l’agriculture est la première des industries ; c’est en Chine, on le voit, qu’il faut aller pour savoir à quel point cela est littéralement exact. C’est un exemple. Nous en trouvons un autre sans sortir de chez Ouang-Ming-Tse. C’est la fabrication du sucre :

Deux meules tournées par un buffle pour écraser la canne, trois chaudrons pour faire bouillir le jus, l’épaissir et le coaguler pendant qu’il va de l’un à l’autre, et un fourneau entretenu avec de la paille, voilà tout l’appareil de la fabrication du sucre en Chine. De la chaux pour le cristalliser et des œufs pour le clarifier, en voilà tous les ingrédients. C’est primitif, et l’on s’attend bien qu’avec de pareils moyens, on n’obtienne guère plus de 5 kilog. de sucre pour 100 kilog. de canne. J’ajoute que cette proportion est d’autant plus faible que la canne elle-même est extrêmement riche en sucre. On dit qu’à la Guadeloupe elle en renferme près de 18 0/0, lorsque le champ a été fumé avec de l’engrais chimique[1]. Je ne saurais dire ce qu’elle contient en Chine, mais ce que je puis affirmer, c’est que dans aucun des pays tropicaux que j’ai visités ou habités, je n’en ai goûté qui m’ait semblé aussi

  1. Les Engrais chimiques, G. Ville.