Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/377

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Ouang-Ming-Tse n’est cependant pas un des plus remarquables spécimens. C’est grâce à ce système et au régime de la propriété que le fermier, soustrait aux exigences croissantes d’une rente parasite, devient lui-même propriétaire, et quel plus puissant encouragement au travail, c’est-à-dire à la production ? C’est grâce à ce système enfin que toutes les forces, celles de l’homme et celles de la nature, se sont éveillées et unies pour la Vie.

Réparti sur la population, l’impôt est à peine de 3 francs par tête ; réparti sur la terre, il est au plus de 5 francs par hectare. Mais les terres de montagne ne sont frappées que de soixante-quinze centimes, et elles produisent autant que les autres. Eh bien, croyez-vous qu’il serait très difficile au gouvernement chinois d’obtenir un ou deux francs de plus par hectare, sur tout sur les dernières ? Croyez-vous que des paysans qui, comme les Ouang-Ming-Tse, réalisent des bénéfices nets de 3,000 francs sur moins de 2 hectares, ne consentiraient pas aisément à cette augmentation ? Le gouvernement chinois ne paraît pas y avoir songé soit parce qu’il respecte les droits du travail, soit qu’il répugne à toucher d’une façon quelconque aux antiques institutions, soit enfin parce qu’il n’a encore envisagé que comme des accidents les obligations que ses nouveaux rapports avec l’Europe vont lui créer, et il a préféré, toutes les fois qu’il a été contraint à des dépenses extraordinaires, avoir recours à des taxes exceptionnelles