Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/49

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saisi une épée de ta vieille main, ou par le poison ? Qui t’aidera ? De quelle main te serviras-tu ? Où prendras-tu des amis ?

HÊKABÈ.

Il y a dans ces tentes de nombreuses Troiennes.

AGAMEMNÔN.

Parles-tu des captives, butin des Hellènes ?

HÉKABÈ.

Avec elles je châtierai mon meurtrier.

AGAMEMNÔN.

Et comment des femmes triompheraient-elles des mâles ?

HÉKABÈ.

Le grand nombre est terrible, et, à l’aide de la ruse, il est invincible.

AGAMEMNÔN.

Il est terrible, sans doute, mais je me défie de la race féminine.

HÉKABÈ.

Quoi ! des femmes n’ont-elles pas tué les fils d’Aigyptos ? Des femmes n’ont-elles pas entièrement dépeuplé Lemnos de mâles ? Ne pense pas ainsi, et que cela soit. Envoie en sûreté cette femme à travers l’armée, et toi, l’approchant de l’hôte thrèkien, dis-lui : — Hékabè, qui fut autrefois