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LES BAKKHANTES

fils de Sémélè, qui, dans les festins ornés de belles couronnes, est le premier entre les Immortels ? Ses dons sont de conduire les chœurs dans les Thyases, de se réjouir des flûtes, d’apaiser les inquiétudes quand la liqueur de la vigne coule pour le festin des Dieux, et quand, dans les banquets fleuris de lierre, le kratèr dispense le sommeil aux hommes.

Antistrophe I.

Les bouches sans frein et la démence qui méprise les lois ont une fin malheureuse ; mais la vie paisible et sage reste inébranlable et sauvegarde la demeure, car les Ouranides qui habitent dans l’Aithèr protègent les choses humaines, si loin de nous qu’ils soient. Une sagesse trop subtile n’est point la sagesse ; et il n’appartient pas aux mortels d’aspirer trop haut. La vie est brève ; et qui poursuit de trop grandes choses ne jouit pas des choses présentes. Tel est, à mon avis, la nature des hommes inintelligents et des insensés.

Strophe II.

Que ne puis-je aller à Kypros, l’Île d’Aphrodita, où sont les Désirs qui charment l’esprit des mortels, et à Paphos qui est fécondée par les eaux du Fleuve Barbare où ne tombent point les pluies et qui sortent par cent bouches ! Que ne puis-je aller dans la Vallée sacrée de l’Olympos, où est la très belle demeure des Muses Piérides ! Conduis-moi là, Bromios, Bromios ! Daimôn Bakkhien ! Là sont les Kharites, là est le Désir ! C’est là qu’il est permis aux Bakkhantes de célébrer les Orgies sacrées !