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LES BAKKHANTES.

Agavè.

Je me réjouis des grandes et magnifiques actions que j’ai accomplies pour cette terre.

Le Chœur.

Montre donc aux citoyens, ô malheureuse, cette proie, prix de ta victoire, que tu es venue apporter ici !

Agavè.

Ô vous qui habitez la Ville bien fortifiée de tours de la terre Thèbaienne, venez ! Voyez cette proie, cette bête sauvage, que nous avons prise, nous, filles de Kadmos, non avec les piques aiguës des Thessaliens, ni avec des rets, mais avec les doigts blancs de nos mains ! Et, maintenant, qu’on se glorifie de fabriquer des lances et des armes inutiles ! Nous avons saisi de nos mains et dispersé les membres de cette bête féroce. Où est le vieillard mon père ? Qu’il approche ! Et mon fils Pentheus, où est-il ? Qu’il applique aux demeures les degrés des échelles solides, afin de clouer aux triglyphes la tête de ce lion, que j’apporte ici, l’ayant prise !


Kadmos.

Suivez-moi, vous qui portez le misérable cadavre de Pentheus, suivez-moi, serviteurs, dans la maison. J’amène ici, après beaucoup de fatigues et de recherches, ce corps que j’ai trouvé en morceaux sur les sommets du Kithairôn,