Page:Euripide - Electre, 1908, trad. Herold.djvu/53

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en quittant vos lits dès l’aurore, vous regagnerez le temps perdu. Mais allons dans la demeure. » Et parlant ainsi, il nous prenait par la main, et nous introduisait : « Il n’est pas possible que vous refusiez. » Et quand nous fûmes dans la maison, il dit : « Que sur le champ, on apporte des bains aux étrangers pour qu’ils puissent être à l’autel et s’approcher de l’eau du sacrifice. » Mais Oreste lui dit : « Nous venons de nous purifier par des bains clairs dans le courant du fleuve. Mais s’il est permis à des étrangers de faire des sacrifices avec des citoyens, Égisthe, nous sommes prêts, et nous ne refusons pas ton offre, ô roi. » Ils laissèrent de tels discours ; et ayant déposé les lances, garde du maître, les esclaves se mirent à travailler de leurs mains : certains apportent le vase où recueillir le sang, d’autres la corbeille sacrée, d’autres allument le feu, et, autour du foyer, dressent les bassins pour la viande. Toute la maison résonnait. Prenant l’orge sacrée, le mari de ta mère en parsema l’autel, en disant ces paroles : « Ô Nymphes des rochers, que je puisse longtemps, avec l’épouse qui habite ma maison, la Tyndaride, vous offrir des bœufs, nous étant comme aujourd’hui, et nos ennemis malheureux » Il voulait dire Oreste et toi. Mon maître faisait des prières contraires, et sans élever la voix, il demandait de reprendre les demeures paternelles. Ayant tiré de la corbeille un couteau droit, Égisthe coupe d’abord les poils du jeune taureau, et les jette sur le feu sacré : puis, lorsque les esclaves eurent soulevé de leurs mains le taureau par les épaules, il l’égorgea ; et il dit à ton frère : « On juge très honorable chez les Thessaliens de bien dépecer les taureaux et de bien dompter les chevaux. Prends le fer, étranger, et montre que le