Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/123

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peut, je dois partager ton sort. Mais, puisque nous devons mourir, cherchons entre nous les moyens d’entraîner Ménélas dans notre perte.

Oreste

[1100] Ô mon ami, que ne puis-je mourir en voyant ce spectacle !

Pylade

Crois-moi donc, et suspends le coup mortel.

Oreste

Oui, je le suspendrai, si je ne puis me venger d’un ennemi.

Pylade
bas

Silence ! je me fie peu aux femmes.

Oreste

Ne crains point celles-ci ; elles sont nos amies.

Pylade

Faisons périr hélène. Quelle amère douleur pour Ménélas !

Oreste

Par quel moyen ? J’y suis prêt, si la chose est possible.

Pylade

En l’égorgeant ; elle est cachée dans ton palais.

Oreste

Oui, elle y prend d’avance possession de son héritage.

Pylade

Mais elle n’en jouira plus ; c’est Pluton qu’elle aura désormais pour époux.

Oreste

Comment est-ce possible ? elle a autour d’elle un cortège de barbares.

Pylade