Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Et nous aussi à notre tour nous éprouverons les mêmes sentiments qu’elle.

Oreste

Comment enfin terminerons-nous le combat ?

Pylade

Nous porterons nos épées cachées sous nos vêtements.

Oreste

Mais comment la frapper en présence de ses serviteurs ?

Pylade

Nous les ferons sortir, et nous les disperserons çà et là dans le palais.

Oreste

Celui qui refuserait de se taire, il faut le tuer.

Pylade

Ensuite, les circonstances mêmes nous apprendront ce qu’il faut faire.

Oreste

Mort à hélène ! voilà le mot de ralliement.

Pylade

[1131] Tu l’as dit : maintenant écoute combien mon conseil est sage. Sans doute, si nous tournions ce fer contre une femme vertueuse, ce serait un meurtre infâme ; mais nous vengeons ici la Grèce entière. Ceux dont hélène a fait périr les pères, ceux qu’elle a privés de leurs enfants, les épouses auxquelles elle a arraché leurs époux, feront retentir des cris d’allégresse ; ils feront brûler l’encens sur les autels des dieux, en les priant de nous combler de biens pour avoir versé le sang d’une femme perfide. On ne t’appellera plus parricide, dès que tu l’auras immolée ; tu laisseras ce nom odieux pour en prendre un meilleur, celui de meurtrier d’hélène, qui fut fatale