Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/304

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De mourir : elle s’abstient de nourriture pour terminer sa vie.

Le Chœur.

Ce serait une chose étrange, que cette résolution plût à son époux.

La Nourrice.

Elle dissimule son mal, et n’avoue point qu’elle soit malade.

Le Chœur.

Mais n’en a-t-il pas la preuve, en voyant son visage ?

La Nourrice.

Il est absent, et loin de ces lieux.

Le Chœur.

Mais toi, que n’emploies-tu la violence, pour connaître sa maladie et la cause de son égarement ?

La Nourrice.

284J’ai tout essayé, et je n’ai avancé à rien. Mais à présent encore mon zèle ne se ralentira point, et tu pourras juger par toi-même de ce que je suis pour mes maîtres dans leurs malheurs.

(La nourrice, après s’être entretenue avec le Chœur, qui est sur le devant de la scène, revient auprès de Phèdre, dont le lit est étendu au-devant du palais.)

La Nourrice.

Allons, ma chère enfant, oublions toutes deux notre premier entretien ; reprends ta douceur naturelle, éclaircis ton front soucieux et tes sombres pensées : et moi, si j’ai eu des torts en suivant ton exemple, je les désavoue, et je veux prendre un autre langage pour te plaire. Et si tu es atteinte d’un mal secret, ces femmes m’aideront à soulager ta souffrance : mais si ton mal peut être révélé à des hommes, parle, pour qu’on en instruise les