Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/342

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sur la terre et sur la mer retentissante ; l’Amour, quand, le cœur en délire, il s’élance dans les airs, brillant de l’éclat de l’or, adoucit la nature sauvage des animaux des montagnes, de ceux qui peuplent la mer, ou que nourrit la terre, que l’ardent soleil éclaire de ses rayons ; il adoucit aussi les hommes. Entre tous ces êtres, Vénus, tu possèdes seule les honneurs de la royauté.

Diane.

1283Noble fils d’Égée, je t’ordonne d’entendre ton fils : c’est la fille de Latone, c’est Diane qui te parle. Thésée, ô malheureux, pourquoi te réjouir des maux dont tu es l’auteur ? Après avoir fait mourir injustement ton fils, et t’être laissé abuser par les calomnies de ton épouse, après avoir causé des malheurs trop certains pour des soupçons imaginaires, pourquoi ne caches-tu pas ta honte avec toi dans les profonds abîmes du Tartare ? ou que ne t’élances-tu dans les airs, sur des ailes, loin du désastre qui est ton ouvrage ? car il ne t’est plus permis de vivre parmi les hommes justes.

Écoute, Thésée, contemple le tableau de tes infortunes ; et quoique ce soit sans profit, je te laisserai du moins des regrets. Je suis venue en ces lieux pour faire connaître l’innocence de ton fils, et la gloire qui entoure sa mort, et les fureurs de ton épouse, et aussi ses généreux combats. Phèdre, blessée par les traits de la déesse qui m’est le plus odieuse, ainsi qu’à tous les cœurs amis de la virginité, s’est éprise d’amour pour ton fils. Tout en s’efforçant de vaincre Vénus par la raison, elle a succombé malgré elle par les artifices de sa nourrice, qui révéla à ton fils sa passion, sous la foi du serment. Hippolyte, comme cela devait être, ne se laissa pas séduire à