Allons, verse à grand bruit, afin qu’après avoir bu j’en conserve le souvenir.
Tiens.
Oh !… quel bouquet délicieux !
Tu l’as donc vu ?
Non, par Jupiter ; mais je le sens.
Goûte-le à présent, afin de ne pas louer seulement en paroles.
Bon ! bon ! Bacchus m’invite à danser. Ah ! ah ! ah !
A-t-il arrosé ton gosier comme il faut ?
Je le sens jusqu’au bout des ongles.
[160] En outre, je te donnerai aussi de l’argent.
Lâche-moi seulement l’outre, et garde ton or.
Apportez à présent vos fromages et vos moutons.
[163] Je vais le faire, sans me soucier de mon maître ; car pour boire un seul coup, je donnerais de bon cœur tous les troupeaux des Cyclopes ; et je consens à être précipité dans la mer du haut du rocher de Leucade, une fois que l’ivresse aura épanoui mon visage. Il faut être fou pour ne pas aimer à boire : en buvant, on se livre aux jouissances de l’amour[1],
- ↑ Ici la sensualité du vieillard lascif s’exprime en termes que nous ne pouvons reproduire Littéralement en français. Voici le mot à mot en latin : ln quo est hocce erectum excitare, Mammoruque contrectatio, et paratum Tangere manibus pratum, etc. Le mot λειμών, pratum, a ici le même sens que κῆπος, hortus, employé par d’autres poètes. Idem valet ac pudendum rnuliebre.