Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/546

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chanson magique d’Orphée, assez puissante pour faire aller le tison de lui-même brûler l’œil unique du Géant fils de la Terre.

Ulysse

Dès longtemps je connaissais ton caractère : maintenant je le connais mieux encore. Il faut donc recourir à mes propres amis. Mais si ta main est impuissante, aide nous de tes paroles, et que tes exhortations soutiennent le courage de mes amis.

Le chœur

Je ferai ce que tu désires. Pour nous, nous combattrons par des représentants[1]. Puissent nos exhortations crever l’œil du Cyclope ! Ulysse rentre dans la caverne

Le chœur, seul

[656] Courage, frappez, hâtez-vous : brûlez l’œil de cette bête farouche qui mange ses hôtes. Brûlez, consumez. Percez le front du berger de l’Etna, et fuyez, de peur que, transporté par la douleur, il ne vous maltraite cruellement.

Le cyclope

Ah ! malheureux ! on m’a brûlé l’œil.

Le chœur

Voilà un hymne magnifique : chante-le-moi, Cyclope.

Le cyclope
  1. Littéralement : « Nous courrons des dangers dans le Carien. " C’est un proverbe. Les Cariens, au rapport d’Élien, ont été les premières troupes mercenaires. Carien et mercenaire devinrent des mots synonymes. Et l’on dit courir des dangers dans le Carien, pour dire exposer un mercenaire à sa place.