Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/548

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Puisses-tu l’être autant que moi !

Le chœur

Et comment le serais-tu, si personne ne t’a aveuglé ?

Le cyclope

Tu te moques de moi. Mais où est-il, Personne ?

Le chœur

Nulle part, Cyclope.

Le cyclope

C’est l’étranger, pour me faire bien comprendre, lui est l’auteur de ma ruine, ce scélérat qui m’a donné à boire pour triompher de moi.

Le chœur

Le vin est dangereux ; c’est un terrible lutteur.

Le cyclope

Au nom des dieux, ont-ils échappé, ou sont-ils encore dans l’antre ?

Le chœur

Ils se tiennent là en silence, à l’abri du rocher.

Le cyclope

De quel côté ?

Le chœur

À ta droite.

Le cyclope

Où ?

Le chœur

Contre le rocher même : les tiens-tu[1] ?

Le cyclope

Ah ! malheur sur malheur ! Je me suis brisé la tête.

  1. On voit que c’est une malice du Chœur, qui dirige Polyphème de manière à le faire heurter contre le roc.