Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/104

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Oreste.

Je ne sais rien : femme, laisse là toutes ces questions.

Iphigénie.

Ah ! plutôt, au nom des dieux, parle, étranger, pour me rendre quelque joie.

Oreste.

Il est mort, l’infortuné, et sa mort a été funeste à quelqu’un.

Iphigénie.

Il est mort ? Par quel événement ? Ah ! malheureuse que je suis !

Oreste.

Pourquoi ces gémissements qui t’échappent ? qu’avait-il de commun avec toi ?

Iphigénie.

Je gémis sur son antique fortune.

Oreste.

Mort déplorable, en effet, de périr par la main de son épouse.

Iphigénie.

Ô que de larmes à verser, et sur la coupable, et sur sa victime !

Oreste.

Cesse tes questions, ne m’interroge pas davantage.

Iphigénie.

Encore un mot : l’épouse de cet infortuné vit-elle encore ?

Oreste.

Elle n’est plus ; le fils qu’elle avait enfanté lui a ôté la vie.

Iphigénie.

Ô maison en proie au trouble et au désordre ! Et est-ce volontairement qu’il l’a tuée ?