Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/458

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
458
ION

bel, de voir au sein de la maison paternelle une jeune et florissante postérité, qui transmettra ses richesses héréditaires à d’autres enfants : c’est un soutien dans l’adversité, une joie dans la bonne fortune, et dans la guerre c’est un rempart pour la défense de la patrie. À la richesse et aux alliances royales, je préfère le bonheur d’élever des enfants vertueux. Privé d’enfants, la vie m’est odieuse ; et celui à qui elle plaît ainsi, je le blâme. Puissé-je, dans une fortune médiocre, trouver le bonheur au milieu de mes enfants !

Ô retraite de Pan, grotte voisine des rochers de Macra, où les trois filles d’Agraulos, dans leurs danses légères, foulent les verts gazons qui fleurissent au pied du temple de Pallas, aux modulations variées de la flûte champêtre, lorsque Pan la fait résonner dans sa caverne, où une jeune fille, séduite par Apollon, déposa le faible enfant qui faisait sa honte, et qu’elle abandonnait aux oiseaux de proie et aux bêtes sauvages. Ni dans les aventures que la navette reproduit sur la toile, ni dans les récits du passé, je n’ai jamais appris que les enfants nés du commerce d’un dieu avec les mortelles, aient été heureux.




Ion

Femmes qui veillez autour de ce temple saint, attendant le retour de votre maître, Xuthus a-t-il déjà quitté le trépied sacré, ou est-il encore dans le sanctuaire à consulter le dieu ?

Le Chœur

Étranger, Xuthus est encore dans le temple, il n’est point sorti de ce lieu sacré. Mais j’entends le bruit des