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ION.

portes qui s’ouvrent, comme s’il allait sortir ; et tu peux le voir lui-même qui s’avance.




Xuthus

Réjouis-toi, ô mon fils ; car je puis t’appeler de ce nom.

Ion

Je me réjouis ; toi-même, que la sagesse t’éclaire, et tous deux nous serons heureux.

Xuthus

Donne-moi ta main à baiser, que je te presse dans mes bras.

Ion

Étranger, es-tu dans ton bon sens ? un dieu a-t-il égaré ta raison ?

Xuthus

Ma raison n’est point égarée ; en retrouvant l’objet le plus cher, je désire lui témoigner ma tendresse.

Ion

Arrête : prends garde, en me touchant, de briser les couronnes du dieu.

Xuthus

Je te presserai contre mon sein ; je ne suis point un ravisseur. Je retrouve ce que j’ai de plus cher.

Ion

Si tu ne t’éloignes, ces flèches vont te percer le cœur.

Xuthus

Pourquoi me fuir quand tu reconnais celui que tu dois chérir ?

Ion

Je n’aime pas ramener à la raison les étrangers malappris ou en délire.