Tu dis vrai ; mais ne cède pas à la fatigue.
C’est malgré moi, mais les forces manquent à ma volonté.
Femmes, qui prêtez votre service fidèle à mes toiles et à ma navette, quelle réponse mon époux a-t-il reçue de l’oracle ? quelle chance d’avoir un jour des enfants ? Dites-le-moi ; si vous m’annoncez une heureuse nouvelle, vous n’obligerez pas une maîtresse ingrate.
Ô destinée !
Voilà un début de mauvais augure.
Ô malheureuse ! je me tourmente moi-même des oracles annoncés à mes maîtres. Hélas ! que faire ? m’exposerai-je à la mort ?
Quel est donc ce langage ? d’où peuvent naître ces craintes ?
Dois-je parler ou me taire ? que faut-il faire ?
Parle : tu as quelque malheur à m’annoncer.
Je parlerai, dussé-je encourir deux fois la mort. N’espère plus, ô ma maîtresse, porter jamais des enfants chéris entre tes bras, ou les nourrir de ton lait.
Hélas ! puissé-je mourir !