et contre une personne sacrée. Toute la ville la cherche. Funeste voyage qu’elle fit avec tant d’empressement ! le désir d’obtenir des enfants la conduisit auprès d’Apollon, et avec l’espoir d’en avoir jamais elle perd aussi la vie.
Il n’est point pour moi, non, il n’est point de refuge contre la mort. Ah ! je le vois trop, cette funeste libation du sang de la Gorgone, mêlé à la liqueur de Bacchus, est le sacrifice funèbre qui doit précéder le supplice de notre lapidation. Où fuir, ô ma maîtresse ? m’envolerai-je dans les airs ? me cacherai-je dans les retraites ténébreuses de la terre, pour échapper aux pierres qui doivent me donner la mort ? Monterai-je sur un char rapide, ou sur un vaisseau léger ? Rien ne peut nous dérober au supplice, à moins qu’un dieu ne veuille nous y soustraire. Et toi, mon infortunée maîtresse, à quel châtiment es-tu réservée ? Hélas ! le mal que nous avons médité contre notre prochain, nous en souffrons nous-même, et c’est bien juste.
Fidèles esclaves, on me cherche pour me livrer à là mort, l’arrêt des citoyens m’a condamnée, le supplice m’attend.
Infortunée, nous savons tes malheurs, nous savons quelle est ta détresse.
Où fuir ? À grand-peine je me suis enfuie de la maison, pour éviter la mort : je suis arrivée furtivement jusqu’ici, en échappant à mes ennemis.