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Page:European treaties bearing on the history of the United States and its dependencies to 1648 (extrait Traité de Joinville, 1585), 2004.djvu/3

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Doc. 22. Spain—Catholic Princes of France

Au nom de Dieu le Createur. A tous ceux qui ces presentes lettres verront, soit notoire comme ainsy soict qu’il ny aict en ce monde rien que oblige daventaige, ny en quoy les rois, princes, et tous Chrestiens soient plus tenuz, qu’a ce qui est du service de Dieu, tuition, deffence, et conservation de sa saincte loy ; et que les seectes et heresies de long temps dispersees par la Chrestienté ayent pris tel accroissement que grande partie dicelle sen trouve gastee et infectee, voires sy avant qu’en plusieurs contrees grandes et notables Ion est venu jusques a la, que de banir la religion catolique, appostolicque, et Romaine, en faisant tout l’effort possible pour l’extirper et ruyner de fond en comble, et que les chefz et ministres des dictes sectes et heresie ne veillent, jour et nuict, par tous les subtilz couvertz et publicqz moiens quilz peuvent, que a corrompre et gaster de mesme ce quelle a encores, graces a Dieu, dentier et net, et que au lieu qu’entre les princes Chrestiens, les sectaires et hereticques debvroient estre traictez et tenuz comme commungs ennemiz ; ce neantmoings du costé de la France et d’aulcuns Francoys ilz ayent esté tellement supportez, favorisez, et entretenuz au Pais Bas, qu’ilz nauroient peu estre chastiez, puniz, et reduictz, comme il appartient par tres hault, tres excellent, et tres puissant prince, le Roy Catolicque, leur souverain. Ce que les soubzscritz catolicques de la dicte France disent avoir esté faict en icelle seullement par le mauvais conseil et persuasion de certaines personnes, plus soigneux de leur proffict particullier que de lhonneur de Dieu, du service de leur roy, et du bien de leur patrie ; et qu’en cecy Ion y continue encores a present plus que jamais par negotiations, promesses, exortations, pour les rendre tousjours plus obstinez et endurciz en leurs pernitieuses intentions, mesmes que au dedans de la France les catolicques se plaignent de veoir limpunité du blaspheme, quilz appellent liberté de conscience, permise entreux, et daultre part, les villes, les forteresses, leurs maisons, et leurs familles, voires les peuples entiers, estre livrez et habandonnez au bon plaisir et domination des hereticques. En quoy, oultre ce que lestat de la dicte France se dissippe par ce moien, encores sont ce aultant d’arcenacqs et magasins dressez pour les hereticques affin d’endommager plus aysement les catolicques, et sestant faict plusieurs et diverses plainctes sur ce particulier a tres hault, tres excellent, et tres puissant prince, le Roy Tres Chrestien, leur souverain, tant aux assemblees des estatz generaulx et particulliers que par les tres humbles requestes, supplications, et remonstrances faictes par plusieurs princes et aultres gens de quallite, lesquelles n’auroient peu obtenir aucune consideration par les artifices de personnes trop soigneuses de leur proffict, comme dit est, et sur le poinct du plus grand denger, que depuis la mort de feu tres excellent prince, monsieur le Duc dAlençon, le prince du sang, qui de tout temps et encores a present est chef des hereticques, se pretendant attribuer le premier degré en la succession de la couronne de France, a par nouveau serment juré et confirmé la protection des dicts hereticques, non obstant ce peril si present[1], luy ont esté accordées nouvelles investitures pour plusieurs annees des villes quil possede, contre toutte raison, comme si de propos delibere, lon le voulloict conduire ainsy ennemy de la foy quil est a la succession de ceste couronne de France, advenant le deceds sans hoirs masles du Roy Tres Crestien, qui seroict preparer de longue main lentiere ruyne de leglise de Dieu. Et combien quil soict en sa divine main de donner enffens audict sieur Roy Treschrestien, quant il luy plaira, si estre quil n’est moings possible quil puisse deceder sans iceux, et pour lors il seroict trop tard de penser aux remedes des certains dangers que le present estat des affaires menassent, non seullement a la

  1. Leonard, Recueil des Traitez, II. 637, reads pressant.