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XI


Tout d’abord, expliquons au lecteur comment le marquis Daguilla, un des plus riches propriétaires de Cuba, et qui tenait la tête de la société de la colonie, se trouvait en relations aussi intimes avec les deux bandits que nous avons vus agir sous ses ordres.

À cette époque de confusion où était plongée l’île, rien n’était plus commun que ces étranges alliances qui mettaient le comble à la désorganisation du pays. Le sentiment de la conservation personnelle les engendrait ; l’impuissance et la faiblesse de l’autorité et de l’administration les encourageaient.

Les bandes de voleurs vivant au milieu des bois autour des plus riches plantations de cannes à sucre, de café et de tabac étaient intéressées à n’être point inquiétées ; elles y parvenaient en menaçant d’incendie et d’assassinat les propriétaires, incapables de se défendre eux-mêmes, et impuissants à obtenir aucun secours efficace de la police