Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais même lui donna un règne de neuf mille ans ; et sur qui donc le fit-il régner, si ce n’est sur les bonnes créatures produites par Ormizt, pour les tourmenter en mêlant avec elles ses mauvaises créatures ?

Mais aussi, quant à Ormizt, disent-ils, Zérouan le fit régner sur Arhmèn.

Si Ormizt était son roi, comment lui donnait-il ses bonnes créatures à tourmenter ? Si le père n’a pas soin des créatures de son fils, par cela même qu’il les a livrées aux mains du mal, et le fils comment ne ménage-t-il pas les siens ? (Est-ce) par impuissance ou par méchanceté ? Si, par impuissance, il ne les préserve pas, donc à présent il ne lui est pas (donné) de régner, ni même à la fin, il ne peut vaincre, comme ils disent. Mais, si (c’est) par méchanceté (qu’il ne préserve pas les siens), il se trouve que non-seulement le père, qui a fait régner le mauvais fils, est responsable des maux, mais même son fils (Ormizt) qui fut complice de son père et libérateur du méchant (Arhmèn), ou plutôt cause de son irruption.

Puis, comme (Zérouan) donna le royaume à ses fils ; à l’un (pendant) neuf mille ans, et à l’autre pour toujours, dans quel ordre était-il donc, lui (Zérouan) ? car, tandis qu’il n’y avait encore rien, il n’était roi de personne, car il n’était créateur de rien ; et, quand ses fils furent (nés), ils furent créateurs, l’un des biens, et l’autre des maux, et ils furent rois, l’un temporairement et l’autre éternelle-