I
Le poète n’est pas le neveu réel de Guillaume Villon
A) Le Poète ne s’appelle que François
Certes le pauvre escholier, s’il n’est pas parisien de race l’est de naissance. « Né de Paris emprès Pontoise », c’est péremptoire, nul ne songe à le contredire.
Quel est son véritable nom ? — Mouton ? de Monterbier ? de Montcorbier ? Des Loges ? — Non, simples pseudonymes pris par le chevalier de la pince et du croc, par le meurtrier du prêtre Philippe Chermoye, et sous lesquels il sollicite — en double, pour plus grande sûreté — des lettres de rémission. Cette prudence, cette précaution juridique sont un curieux signe de race. Un Normand n’eût pas mieux fait.
Son nom véritable et unique fut un prénom : François, François tout court. C’est l’avis des meilleurs juges.
Il avait emprunté ce nom de Villon au prêtre de Saint-Benoît-le-Bétourné, qui l’éleva ; le prêtre le tenait lui-même de son hameau natal, paroisse du diocèse de Langres, à cinq lieues de Tonnerre. Mais ce nom de lieu, devenu un nom d’homme, pour le poète ce n’est pas un emprunt direct, il y a le chanoine entre le village et lui. Le village auxerrois ne prouve que pour le prêtre.
B) Villon, nom de pays
Aug. Vitu — à qui le goût malsain des anagrammes devait jouer plus d’un tour — émet cette hypothèse : « Le