Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/147

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Au même instant aussi, la voix gigantesque des canons canadiens hurlaient de l’arrière, et leurs obus, sifflants, mugissants, venaient d’éclater avec une admirable précision dans les rangs de l’ennemi.

La masse grise s’arrêta… elle oscilla un moment, puis se replia sur elle-même comme la vague géante se replie devant le rucher inébranlable.

Des rangs entiers tombèrent, s’écroulèrent, comme si le sol se fût entr’ouvert sous leurs pas.

Puis la masse ébranlée, désorganisée, ébréchée, se replia encore…

Mais par derrière d’autres masses surgissaient. Comme par enchantement les rangs se reformaient, et la masse avançait encore aussi serrée, aussi terrible, aussi résolue…

De nouveau les mitrailleuses et les fusils de nos Canadiens crépitèrent, et les obus de nos canons semblaient tomber plus drus, plus mortels, plus destructifs…

La masse grise, une seconde fois, se disloqua… recula… recula… encore dans le brouillard…

Il se produisit comme un tumulte énorme, comme une panique…