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Major dont l’un, ce général qui, à l’hôpital provisoire avait fait l’arrestation de Jules.

À la vue de ce spectacle le général fit stopper la machine et il se précipita vers le groupe de nos amis qu’on eût dit changés en statues de pierre.

Derrière l’auto, la voiture d’ambulance s’était aussi arrêtée.

Le général considéra cette scène d’un regard de pitié puis il murmura comme pour répondre à ses propres pensées :

— Non — … ce garçon n’était pas un traître !…

En peu de mots Raoul Constant le mit au courant de l’affaire, de la mine, de la mort de Randall et de la découverte stupéfiante de Marcil.

— Vous voyez ajouta le lieutenant, qu’on a commis ici un crime affreux dont l’un des auteurs demeure impuni.

— Nous le retrouverons, répliqua le général d’une voix terrible.

Puis se tournant vers les ambulanciers qui s’étaient approchés il commanda :

— Ramenez le lieutenant Marion !…

— Merci pour lui, général, dit Raoul Constant.

— Capitaine Constant, je fais acte de réparation.

Et le général s’éloigna.

L’instant d’après, le corps du nouveau lieutenant était emporté vers l’hôpital et le Capitaine Constant, Marcil et Pascal retournaient à leur poste.


TROISIÈME PARTIE.

CHAPITRE I

LA VICTOIRE
L’AGENT DE POLICE


Trois mois se sont écoulés depuis les terribles événements qui ont terminé notre deuxième partie.

Pour résumer les faits accomplis durant ces trois mois nous dirons seulement que le bataillon Saint-Louis a cessé d’exister. Tout son actif ou à peu près a été mis hors de combat. Un nouveau bataillon canadien-français, formé à Québec, lui a succédé dans la tranché. En sorte que les « Terribles » du Saint-Louis ont été remplacés par d’autres terribles qui sont loin de la faire doucette aux bons Boches — aux Boboches, comme dirait Pascal.

Au nombre des survivants du Saint-Louis qui, plus ou moins gravement blessés, ont été répartis dans les hôpitaux de Paris et de Londres, citons Marcil, dont la « lieutenance » a été indignement embrochée par une baïonnette prussienne… et une « lieutenance » toute neuve encore !… Citons aussi le sergent Ouellet, qui a eu le pied gauche emporté par un éclat d’obus, — et le caporal Bédard qui, frappé et percé de maints