Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/292

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imprévus peuvent le faire dévier de la route qu’il suit. Mais, sitôt l’erreur reconnue, il doit rentrer vite dans la bonne voie. « Erreur n’est pas compte » ! comme disent les faiseurs de chiffres. Faut-il condamner un homme parce qu’il a commis un acte trop précipité ? Cet homme peut-il être foncièrement mauvais, parce qu’il a levé la main dans un geste irréfléchi ? Peut-on lui jeter la pierre ? Doit-on l’envoyer à l’égout ? Peut-il avec justice être mis au ban de la société ?

Il se tut, arrêta sa marche et jeta sur Violette, qui demeurait tête basse, un regard timide et honteux.

Peut-être réprouvait-il pour la première fois, au dedans de lui-même la honte de sa conduite passée !… En face de l’innocence immaculée de sa fille peut-être rougissait-il de sa scélératesse !… Nous ne saurions affirmer.

Une chose certaine, c’est qu’il cherchait à se disculper aux yeux de Violette, comme s’il eût cherché à obtenir son pardon.

Autre chose non moins certaine, c’est qu’il sentait peser sur sa conscience un très lourd fardeau.

Et qui sait, pendant qu’il considérait sa fille, s’il ne se disait pas :