Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/298

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— Ah ! vous aussi, Jules m’abandonnez ! s’écria Violette avec désespoir. Ah ! vous m’abandonnez tous… vous tous qui vous disiez mes amis…

Elle se laissa choir dans le fauteuil auquel le blessé s’appuyait.

Dans le court silence qui suivit un hoquet monta aux lèvres de Violette. On entendit ces mots à peine balbutiés :

— Oh !… Dieu… Dieu…

Puis, de suite comme une plainte qui expire sur la bouche vagissante de l’enfant, ces paroles :

— Se peut-il que je souffre ainsi… toujours !

Elle se leva brusquement, avec agitation, puis, approchant vivement son visage altéré et douloureux près de Jules elle prononça ces paroles désespérées :

— Ah ! Jules… Jules… c’est impossible que je vive sans vous désormais… sans votre amour !

Elle s’écarta violemment du jeune homme dont la tête se penchait sous l’accablement de la souffrance, et elle marcha rudement vers la porte.

Mais elle s’arrêta tout à coup devant le prêtre qui masquait la sortie du salon. Elle le considéra un instant avec une sorte de maladive