Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/46

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jonctions de votre Commission. Seulement, j’ai pris sur moi la responsabilité de me faire remettre la clef de l’école. Car votre lettre me fait penser qu’il y a malentendu et que Jules Marion sera bientôt réinstallé. D’ici là, je crois nécessaire de continuer la classe afin d’éviter aux petits enfants une perte de temps précieux.

J’espère, Monsieur, que vous approuvez ma conduite.

Harold Spalding rejeta la lettre sur son bureau et se renversa dans son fauteuil.

— Eh bien ! demanda-t-il avec un ricanement moqueur, que penses-tu de celle-là, Violette ?

— Père, répondit la jeune fille d’une voix lente et douce, je pense que l’abbé Marcotte a raison.

Harold bondit hors de son fauteuil.

— Tu dis qu’il a raison ? clama-t-il d’une voix frémissante. Mais sa lettre n’est qu’un défi à notre autorité. C’est de la rébellion tout simplement. Quoi ! nous chassons l’instituteur pour des raisons très graves, et lui, cet abbé se dresse devant nous avec arrogance et nous nargue ! Tu dis qu’il a raison, toi ? Ah ! tu veux toujours et à tout prix me tenir tête, Violette !