Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/64

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Harold l’interrompit :

— La vérité ! rugit-il. Eh bien ! non… tu mens, Violette, tu mens avec un cynisme qui m’étonne !

Il se passa alors une scène inouïe.

Comme s’il eut été mordu cruellement par une vipère, Harold poussa un hurlement de rage folle, et, se ruant sur sa fille, il lui entoura brutalement le cou de ses deux mains.

Et sa face effrayante collée sur la figure livide de Violette, il râla :

— Se peut-il que tu sois ma fille, toi ? Ah ! le doute en est entré dans mon esprit. C’est impossible que tu sois ma fille, Violette ! M’entends-tu ? Non, tu ne peux être ma fille… je ne puis le croire ! Tu n’es pas la fille de Harold Spalding, car tu n’es pas une anglaise, car tu n’aimerais pas ce gueux de Marion, car tu te serais tournée comme moi contre cette race maudite qui nous hait et nous bafoue ! Non, tu n’es pas ma fille, et j’en rends grâces au Ciel ! finit-il avec un ricanement terrible.

— Pitié, père ! hoqueta Violette dont la figure bleuissait sous l’étreinte brutale de l’enragé.

— Pitié ! hurla Harold perdant la tête tout à fait. Pitié, oui ! Mais ne me dis pas que tu n’aimes pas Marion ! Je ne peux pas te croire.