Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/81

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Revenue de sa surprise et ne pouvant se défendre, malgré ses efforts, de son antipathie pour cet homme, Violette répondit :

— Non, vous ne rêvez pas monsieur, j’ai désiré vous voir à tout prix. Ma visite, tout étrange qu’elle peut vous paraître, n’indique rien qui doive vous faire penser que j’ai modifié ma conduite envers votre personne.

Prononcées lentement et froidement, ces paroles lancèrent une douche glacée sur l’ardeur joyeuse de Randall. Et cette fois encore, les rêves qu’il avait faits pour la conquête de cette fille à millions… oui, ces rêves-là s’éclipsèrent de nouveau devant la hautaine froideur de Violette.

Les traits du docteur se contractèrent aussitôt, ses yeux s’emplirent de fauves éclair que Violette crut voir scintiller férocement dans les ombres du soir. Et sa voix se fit brève et sèche, quand il dit :

— Veuillez donc m’expliquer le but de votre visite.

Violette, avant de répondre, jeta autour d’elle un regard perçant et scrutateur pour s’assurer que personne autre que Randall n’était aux écoutes.