Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/94

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Mais c’est avec joie et enthousiasme qu’il s’était chargé de conduire le recrutement. Et il s’était acquitté de sa tâche — une tâche assez ingrate dans les circonstances ordinaires — avec un zèle, une diligence, une activité qui avaient soulevé l’admiration. Oui, cette œuvre rapide avait été un prodige !

Un matin, le major-organisateur avait reçu du ministère de la milice des instructions relatives au transfèrement à Québec du bataillon une fois complet et le ministre demandait la date approximative à laquelle les organisateurs comptaient être prêts pour ce déplacement. Il ajoutait que le bataillon ne ferait qu’un très court séjour dans la ville de Québec, si sa formation pouvait être achevée avant le prochain embarquement de troupes canadiennes pour l’Angleterre. Le major avait tout de suite communiqué la note du ministre à Raoul Constant et à l’abbé Marcotte, qui furent d’avis qu’on ne pouvait faire au ministre une réponse satisfaisante avant d’en avoir référé à Jules Marion parti, comme d’habitude, à la conquête de nouvelles recrues.

Mais il semblait ressortir que le ministre exigeât une réponse immédiate, dans le but, nul doute, de classifier les troupes qu’on allait expédier là-bas.