Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
LA BANDE CADET

nons pas ce gentilhomme pour la plus fine fleur du faubourg Saint-Germain, mais il avait ses mérites.

Cependant M. Buin, en proie à une certaine agitation, s’était rapproché de Clotilde et avait pris la jumelle. Il perdit du temps à la mettre à son point. Quand il regarda enfin cette fameuse fenêtre où flottaient les deux rideaux verts, ce fut avec une extrême attention, mais il ne vit rien.

— Et le pauvre homme qui demeure là est condamné ? demanda Clotilde.

— À vingt ans de travaux forcés, répondit M. Buin : audience aujourd’hui, c’est tout chaud.

— C’est donc un bien grand scélérat ?

— La chose jugée, vous savez… Mais moi, je croyais qu’il aurait été acquitté.

— Il faut des exemples, dit Adèle, qui remuait bruyamment les dominos. On est trop mou aux assises.

— C’est égal, fit observer Jaffret, le jury ! quelle responsabilité ! Moi, si j’étais obligé d’envoyer un homme à la mort !…

Il eut un petit frisson, mais il ajouta pour les bouvreuils :