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LA BANDE CADET

— Pour un seul homme, encore !

— Et qui n’a qu’une patte, maman !

— Attention tous ! commanda Larsonneur, qui venait le dernier. Faites reculer le monde !

Je ne sais pas si cet ordre était nécessaire, mais il eut un singulier résultat. Une véritable bousculade s’opéra, non plus de l’autre côté du pavé, où était le gros de la foule, mais sur le trottoir même qui longeait la prison. Des disputes, dont nul ne pouvait deviner les motifs, s’établirent, ce fut un concert d’injures et de récriminations.

La pesée, qui avait lieu de droite et de gauche à la fois, rompit la haie des gardiens.

— Arrière ! ordonna Larsonneur avec colère. Tapez ! je tiens le prisonnier. Ferme !

— Ma chère, gémit Mme Piou, les sergents de ville tirent leurs épées !

— C’est bête de se fourrer dans des bagarres pareilles.

— Je donnerais dix sous pour être chez moi !

— Ne poussez pas, malhonnête !

— Sauve qui peut ! Les gendarmes vont charger !

On voulait fuir, c’est vrai, mais on voulait voir