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LA BANDE CADET

Pour revenir à l’hôtel de Souzay, tranquille et muet au fond de sa solitude un peu triste, une intimité véritable régnait entre Georges, le jeune maître de la maison, et M. Albert, son secrétaire, qui mangeait à la table de Mme de Souzay.

Albert, nous l’avons dit, semblait être, au commencement, la gaieté même de la maison, tandis que Georges avait alors un aspect maladif et triste.

Dès ce temps-là, chose inexplicable, la belle veuve laissait volontiers la société de son fils mélancolique pour celle du secrétaire heureux et bien portant.

Mais les choses n’avaient pas tardé à changer en ce qui concernait la santé et le caractère respectifs des deux jeunes gens.

Georges s’était rétabli entre les mains du docteur Lenoir, et, en même temps que ses forces, il avait recouvré toute la joyeuse humeur de son âge. Au contraire, Albert, attaqué tout à coup par un mal inconnu et sans cesse grandissant, était devenu morose, taciturne, malheureux.

Et il paraît que ce n’était pas sa gaieté seule qui attirait naguère la sympathie de Mme de Souzay, car