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LA BANDE CADET

Une singularité de la maison Jaffret, c’est que le mari avait un cabinet qui était occupé par la dame.

Elle s’entendait en affaires et les aimait : le bon Jaffret, entraîné par l’innocente affection qu’il portait aux petits oiseaux, donnait volontiers sa démission de chef de la communauté en faveur de la forte Adèle.

Ce fut dans ce cabinet qu’on introduisit le quelqu’un qui était venu demander Mme Jaffret, et Adèle vint l’y rejoindre au bout d’un instant, plus ridée et plus vieille qu’à l’ordinaire, dans la magnifique toilette d’apparat qu’elle avait endossée pour la signature des conventions matrimoniales.

Ses cheveux gris étaient coiffés « par le perruquier » avec beaucoup de soin, et elle portait un éventail.

Nous connaissons celui qui attendait sous le nom de M. Noël ; mais Adèle, en entrant, le salua d’un autre nom :

— Ah ! c’est vous, mon Piquepuce, dit-elle de sa voix aigre et méchante, vous avez fait de la bonne besogne, aujourd’hui ! Venez-vous chercher votre récompense ?

— J’ai travaillé juste comme on m’avait dit de