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LA BANDE CADET

donne plus dans mon intérêt. Ça t’amuse-t-il mon histoire ?

— Dame, fit M. Noël, j’attends. Peut-être que vous allez reparler du Trésor.

— Vieil enfant ! tu aimerais mieux des contes à dormir debout ! Ah ! tu as raison de regretter le colonel, il en avait toujours de pleins paniers ! Quand je le vis pour la première fois, il se donnait cent ans, et il a vécu un demi-siècle après… et une nuit que je pénétrai dans sa chambre à coucher pour lui dire que la police rôdait autour de son hôtel, rue Thérèse, je trouvai son lit vide, et un beau jeune homme bouclant ses cheveux noirs devant une glace…

— Les cheveux du colonel ? interrompit Noël ébahi.

— Les cheveux du beau jeune homme, qui était le colonel.

— Et comment expliquez-vous cela ?

— Je n’explique pas, mon Piquepuce, je suis une vieille femme et je bavarde. Si tu racontais mon histoire à l’estaminet de l’Épi-Scié, penses-tu qu’ils te croiraient ?

— Non, pour sûr !

— Tu vois donc bien que je ne cours pas grand