Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
LA BANDE CADET

recteur et l’épouvantail de tous les gens de la prison…

— Et c’est lui qui t’a coupé le prisonnier sous le pied ? interrompit Mme Jaffret.

— Vous le saviez ?

— Non, mais je le devine.

— Vous devinez bien, c’est ce Larsonneur qui a fait l’évasion par la grand’porte, entre les jambes des gendarmes. Vous pensez que je n’étais pas en humeur de le caresser, je me suis donc mis à sa poursuite bien plus encore qu’à celle du condamné. Je fouillais la cohue, quand j’ai entendu qu’on disait : « Place Royale, il fait jour ! » J’en ai sauté, parce que j’ai pensé tout de suite que c’était une de vos manigances, et je n’osais plus ni avancer ni reculer, crainte de me trouver en travers de vous. Sans ça, le condamné n’aurait pas été loin, mais je me disais : Si je mets les pieds dans le plat, la Maillotte est capable de me faire du chagrin.

— Pour ça, tu avais raison, dit Adèle, et je t’en ferai si tu oublies de m’appeler Mme Jaffret. Est-ce tout ce que tu avais à m’apprendre ?

M. Noël était évidemment désappointé par le peu d’effet que produisaient ses révélations.