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LA BANDE CADET

bonnes en travaillant au jour le jour pour faire vivre l’association.

Et l’association vivait.

Mais le mystère, qui autrefois, entourait le Père-à-Tous n’était rien auprès des précautions infinies que prenait Tupinier, dit Cadet-l’Amour. Ses commandements partaient d’un nuage. On ne l’avait jamais vu. Les uns disaient qu’il transmettait ses instructions à Adèle Jaffret, mais comment ? Les autres, allant plus loin encore, prétendaient que l’association se parait du nom célèbre de Cadet, comme certaines bandes industrielles achètent, dit-on, le titre de duc, le nom d’un général, d’un ancien ministre ou sénateur, pour illustrer leur conseil de surveillance.

Tupinier, selon ces derniers, était bien trop madré pour se fourrer dans une pareille galère.

Quoi qu’il en fût, par délégation ou autrement, cette vieille femme aux allures singulières, Adèle Jaffret, avait tous les dehors de l’autorité aussi bien dans son ménage que dans le conseil, et les membres de la frérie restaurée ne connaissaient pas d’autre commandement que le sien.

On doit penser, en considérant ses grandeurs nou-