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LA BANDE CADET

menait à Saint-Paul, d’où je revenais avec Michelle, après la messe du matin.

— Tu as confiance en elle ?

— Pas trop, mais je n’avais pas le choix, sais-tu, et tu étais condamné à mort.

— Comment !

— Tout simplement. Il y avait eu grand conseil dans le cabinet de mon oncle Jaffret. Ma tante Adèle… Mais, il faudrait d’abord te raconter ce qui se passa rue de la Victoire, la nuit du 5 janvier… Je parie que tu n’en sais pas le premier mot…

Elle s’interrompit. Sa voix avait un tremblement, et le sang s’était retiré de ses joues.

— Non, dit Georges, je n’en sais rien de rien !

— Jamais nous n’aurons le temps, reprit-elle, je les sens autour de nous. Faites-moi un compliment, mais sans élever la voix beaucoup.

— J’ai mis en vous, Clotilde, dit aussitôt le prince, les plus chers espoirs de ma vie…

— Méchant ! si c’était vrai seulement ! fit-elle.

— Et tout ce qu’un homme peut faire pour rendre heureuse une femme bien-aimée…

— Assez, va : moi je te réponds : j’ai peine à vous exprimer, prince, des sentiments que je ne définis