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LA BANDE CADET

colonel Bozzo-Corona, était dans sa voiture fermée avec M. le marquis de Tupinier.

— Eh ! Cadet-l’Amour ! dit-il après un silence, dors-tu bonhomme ?

— Je n’ai garde, répondit le marquis.

— À quoi penses-tu ?

— Vous venez de me condamner à mort, maître.

— J’ai la cassette, nous sommes seuls, je ne vaux pas mieux qu’une mouche, et tu es l’assassin le plus féroce que je connaisse, moi qui connais beaucoup d’assassins : pourquoi ne m’étrangles-tu pas, Cadet ?

Les mains du marquis se crispèrent, mais il répondit :

— À quoi bon ? Que peut-on contre le diable ?

La momie eut un petit rire sec. — Après un autre silence :

— Si je te pardonnais, Cadet, serais-tu mon serviteur ?

— Je serais mieux que cela.

— Mon esclave ?

— Votre chien, maître !

— Tope, Cadet ! j’ai besoin d’un chien, et je te pardonne.


FIN DU PROLOGUE