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LA BANDE CADET

un fait : rue Payenne, il y avait un cabaret borgne tenu par un ancien cocher de fiacre, le nommé Lapierre. La légende était sortie de ce trou, au moins pour les trois quarts de son texte.

J’ajoute que le bon Jaffret avait été un des meilleurs habitués du café du Commerce, place Royale, du temps qu’il vivait en garçon, et qu’il n’y allait plus, depuis que Mme Jaffret était revenue pour faire le bonheur de sa maison.

Quand on a été au café du Commerce et qu’on n’y va plus, les cancans viennent s’asseoir d’eux-mêmes autour de la table qu’on avait coutume d’occuper, et là-bas, la conversation de cinquante ou soixante familles honorables vit exclusivement sur les cancans du café du Commerce.

La légende venait peut-être du café du Commerce. Je vous la donne, la légende, pour ce qu’elle vaut et comme on la contait aux alentours de l’église Saint-Paul. La voici :

Un matin d’hiver, sur le chemin qui mène de la Chapelle-Saint-Denis à Saint-Ouen en passant devant le cimetière de Clignancourt, le corbillard de misère allait, traîné par son cheval mourant, et portant un cercueil tout nu.