Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/69

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Échalot ferma les yeux.

— La destinée, murmura-t-il par-dessus un gémissement étouffé, a confié à mes soins désintéressés l’orpheline sans père ni mère. Si c’est pour acheter son innocence, zut !

L’Amour le regarda d’un air profondément étonné.

— J’ai été bête de ne pas apporter des pièces de cent sous, dit-il. Il y en a deux cents là-dedans, tu sais ?

Nous ne voudrions pas affirmer que l’observation de l’ancien marquis fût tout à fait dépourvue de vérité, Échalot répondit avec noblesse :

— Monsieur Tupinier, vous mettriez de l’or sur de l’argent et des rubis encore par-dessus et par-dessus encore des diamants, que ça n’irait pas à la cheville de mes bonnes mœurs ! Laissez-moi tranquille, je n’ai pas besoin de votre argent !

Cadet-l’Amour ne s’était peut-être pas attendu à cette belle défense.

— J’allais doubler, répliqua-t-il, mais puisque c’est comme ça, rien de fait ! J’avais cru entendre pourtant, à travers la porte, que tu te plaignais amèrement de ton sort, et autrefois tu ne dédaignais pas l’intrigue…