Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/77

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te touche pas même un mot de ta discrétion, car, avant d’entrer, je t’ai dit : Il fait jour, et si tu prononçais une parole…

— Bon, bon, fit Échalot, pas de danger ! y a du temps qu’on est plus muet qu’un poisson…

— Veux-tu ou ne veux-tu pas ? répéta l’Amour.

— Ça dépend des conditions, monsieur Tupinier. Si vous vous emportez, d’abord, je n’en suis plus. Qu’est-ce que vous offrez !

— Pour la petite, hôtel, diamants, voitures, livrée…

— J’entends pour moi, interrompit Échalot.

— Pour toi, la position de père adoptif d’une princesse…

— J’entends au comptant, dans le creux de la main.

Cadet-l’Amour ne connaissait pas le bonhomme sous cet aspect. Il hésita.

— Tu sais si nous sommes justes, dit-il enfin : ça t’irait-il deux mille quatre cents francs de rentes ?

— Bonté du ciel ! deux cents francs par mois : plus de six francs par jour !

— Ça t’irait ?