Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/78

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— Un peu, monsieur Tupinier… quoique j’aimerais mieux davantage. Et que me demandez-vous en échange ?… Non, merci, je ne bois plus. Parlez, net, s’il vous plaît.

La figure ravagée de Cadet-l’Amour était toute rouge. Ce nouvel Échalot qu’il ne connaissait pas l’irritait et lui donnait de l’inquiétude.

— Voilà, répondit-il pourtant : j’ai ma voiture au coin de la rue Fontaine. Tu réveilles l’enfant, je l’emmène, je la décrasse ; elle est confiée à ma respectable sœur, Mme Jaffret, qui l’aimera comme la prunelle de ses yeux, et finalement nous la marions à son cousin, le jeune duc de Clare. Pas plus malin que ça, bonhomme, ça te va-t-il ?

Échalot se leva et repoussa du pied le tambour qui lui servait de siège.

— Monsieur Tupinier, dit-il en riant bonnement, avez-vous un million sur vous ?

— Sacré tonnerre ! imbécile… commença l’Amour qui se leva aussi, violet de colère.

— Du calme ! interrompit Échalot noblement, on ne fait pas les affaires avec des gros mots. Quand même vous auriez le million sus-mentionné, vous